Sphère émotionnelle

 

19 mars 2021

parentalité / réflexe d'attachement / autonomie

 

LE LIEN PARENT - ENFANT

Qu'est-ce qui fait de nous des parents, des mères et des pères prêts à braver tous les obstacles pour nos enfants ? 

 

Devenir parents ne se résume pas à la naissance d’un enfant, c’est tout le cheminement émotionnel du père et de la mère qui va également faire d’eux des parents. C’est une double naissance.

La question de l'attachement dans le lien parent-enfant

 

    Au-delà de l'importance de la construction du lien parent-enfant au moment de la naissance et juste après, celui de l’attachement se joue aussi avant, durant la grossesse et après au cours des 2 premières années de l’enfant.

    C’est ce que nous appelons les 1000 premiers jours, concept lancé par l’Unicef et repris par la commission de Santé Publique en France.

    La naissance est un bouleversement physique pour la mère, mais aussi psychique.

    La future maman accède à une dimension émotionnelle intense qu’elle n’avait pas eu l’occasion de « revivre » souvent depuis l’adolescence.

    C’est durant ces 9 mois que la préoccupation maternelle primaire se met en place pour assurer la sécurité de son enfant. Car le cerveau de la mère se modifie pour répondre aux futurs besoins de son bébé.

    Si physiquement elle est connectée avec son bébé, elle doit l’être aussi avec ses émotions pour lui permettre de mieux rentrer en relation avec son enfant après la naissance. Il en est de même pour le père mais souvent cela se joue sur un temps qui est différent de celui de la mère. En effet, l'instinct paternel est biologique et s'active au moment de la naissance avec une montée de l'ocytocine quasiment identique à celui de la mère durant le premier mois de vie du nouveau-né.

    A la naissance, le tout-petit communique par le biais de son cerveau émotionnel. Si les parents sont connectés à leurs propres émotions, alors la relation avec l’enfant se met en place de manière évidente.

     

    L‘attachement est fondamental pour poser les bases de la relation aux autres, essentiel pour l’adulte qu’il deviendra. Sa compréhension de la relation aux autres se construit sur la base d’une répétition de modèles et de modes de relations.

    Durant la prime enfance, la proximité physique est un point essentiel de cette construction, elle évolue en fonction des besoins et de l’âge de l’enfant (peau à peau, portage, co-dodo). D'autres critères rentrent en ligne de compte au fur et à mesure du développement de l'enfant.

     

    Les parents sont les figures d’attachement responsables, et développent un univers cohérent et sécuritaire.  D'autres personnes viennent compléter ce panel des figures d’attachement pour ce tout-petit lors de son arrivée en crèche, chez la nourrice puis à l’école.

    Cela va nourrir sa sécurité émotionnelle en lien avec sa stabilité émotionnelle. Mais il convient de lui apporter un univers cohérent, stable sans multiplier ces figures.

    C’est ce que l’on peut observer parfois durant la première année de maternelle où certains enfants vont au périscolaire, puis avec la maîtresse puis avec la dame de la cantine, puis de nouveau la maîtresse pour ensuite aller avec la baby-sitter.

     

    Le parent pense avoir tout bien organisé pour « sécuriser » la prise en charge de son tout-petit. C’est là que l’on peut observer des émotions contradictoires chez l’enfant qui va se sentir perdu devant toutes ces personnes présentes pour s’occuper de lui.

     

    Troubles du sommeil, du comportement, ou bien alimentaire, mutisme sont autant de manifestations qui interrogent …

     

    Mais alors comment gérer le fait de travailler, d’avoir des enfants, de vouloir un temps pour soi sans dégrader la relation parent-enfant ?

    Notre société nous impose cette idée omniprésente de la performance, et elle s’est immiscée dans la relation parent-enfant. Car si je veux être un parent performant, mon enfant doit aller bien. S'il ne va pas bien, cela me renvoie à mon propre échec en tant que parent. Nos attentes vis-à-vis de nos enfants sont intimement liées à des attentes de performance.

     

    Mais c’est justement là que l’enfant prend sa place, en nous sollicitant par bien des façons. En nous contraignant à nous poser, à des moments où il est certain de pouvoir nous capter (au moment de la préparation des repas, du coucher, le matin quand il faut s’habiller).

     

    Ce temps demandé par l’enfant à grand renfort de cris, pleurs, colères et toute la palette d’émotions assorties, est un temps psychique que nous n’avons plus et qui convient de retrouver pour travailler ce réflexe d’attachement.

     

    L’enfant nous fait évoluer et nous renvoie l’image de notre enfant intérieur qui parfois a besoin d’être soigné.


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